Le marché immobilier français se réveille : les signaux d’une reprise en 2024
Après une année 2023 morose, marquée par une chute spectaculaire des transactions immobilières, le marché semble enfin se réveiller. Les récentes déclarations du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, laissent entrevoir des perspectives encourageantes pour 2024. Selon lui, les banques sont désormais disposées à accorder des crédits immobiliers, et les conditions redeviennent plus favorables pour les acquéreurs potentiels.
Une offre de crédit revigorée
L’un des principaux freins au marché immobilier en 2023 a été la raréfaction des crédits accordés par les banques. Face à la hausse rapide des taux d’intérêt, décidée par la Banque centrale européenne pour lutter contre l’inflation, les établissements bancaires se sont montrés particulièrement frileux. Le volume annuel des nouveaux crédits immobiliers a ainsi chuté à 129 milliards d’euros en 2023, soit une baisse de 41% par rapport à 2022.
Cependant, selon François Villeroy de Galhau, cette situation est désormais révolue. Les banques se sont "remises en position de faire des crédits immobiliers", assure-t-il. Le gouverneur invite d’ailleurs les Français à "aller tester leur banquier", soulignant que les refus de crédit ne devraient plus être systématiques.
Pour faciliter l’accès au crédit, la Banque de France a encouragé les établissements bancaires à assouplir certaines règles. Ils pourront notamment déroger à la limite maximale de durée d’emprunt de 25 ans, en l’étendant jusqu’à 27 ans pour les opérations incluant des travaux. De plus, dans 20% des cas, les banques auront la possibilité de contourner les bornes d’endettement habituelles, en donnant la priorité aux résidences principales et aux primo-accédants.
Une stabilisation des taux d’intérêt
Autre signal positif pour le marché immobilier : la stabilisation progressive des taux d’intérêt. Après avoir atteint un pic à 4,17% en janvier 2024 pour les nouveaux crédits immobiliers hors renégociations, les taux semblent amorcer une légère baisse. En février, le taux moyen est repassé sous la barre des 4%, s’établissant à 3,99% selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA.
Cette tendance devrait se confirmer dans les mois à venir, à mesure que l’inflation se calmera. Les acquéreurs potentiels pourront ainsi bénéficier de conditions d’emprunt plus avantageuses, facilitant la concrétisation de leurs projets immobiliers.
Une baisse des prix, un atout pour les acheteurs
Face à la chute de la demande en 2023, les vendeurs ont dû revoir leurs prétentions à la baisse. Au quatrième trimestre, les prix de l’ancien ont reculé de 4% sur un an, selon l’indice Notaires-Insee. Cette correction des prix constitue un argument de poids pour les acheteurs, qui disposent désormais d’un pouvoir de négociation renforcé.
Les acquéreurs les plus aisés, notamment les retraités, ont ainsi pu profiter de cette situation pour dénicher de bonnes affaires. Leur part a d’ailleurs bondi de 7% parmi les acquéreurs en 2023, selon les professionnels de l’immobilier.
Néanmoins, les baisses de prix ne doivent pas occulter les autres obstacles qui persistent sur le marché. François Villeroy de Galhau souligne que les difficultés du secteur immobilier ne sont pas uniquement liées au financement et au crédit. Les normes réglementaires, les problèmes d’offre foncière et la bureaucratie excessive constituent également des freins importants, qu’il conviendra de lever pour permettre une véritable relance du marché.
En résumé, malgré les turbulences traversées en 2023, le marché immobilier français semble se diriger vers des jours meilleurs en 2024. Avec un accès au crédit facilité, des taux d’intérêt plus abordables et des prix en baisse, les conditions se réunissent progressivement pour permettre aux acquéreurs de concrétiser leurs projets. Reste à espérer que les pouvoirs publics sauront saisir cette opportunité pour simplifier les réglementations et lever les derniers obstacles résiduels.
